Transat – nos coéquipiers : Didier (13/12/2013)

28 décembre 2013

Transat – nos coéquipiers : Didier (13/12/2013)

Notre troisième co-équipier et non des moindres, c'était Didier. Un passionné de voile, celui qui pouvait emmener le bateau de l'autre côté de l'Atlantique tout seul, si besoin était ! C'est un homme au grand cœur, volontaire, qui sait faire la part des choses. Les mauvaises langues pensaient qu'il porterait la poisse au sea4c pour la pêche ? Bien au contraire, il a appâté le poisson comme jamais.

Qu'est ce qui te motivait dans l'idée de venir sur le bateau ?

Je n'ai pas eu besoin de me motiver beaucoup ! Je rêve depuis que je suis ado de traverser l'Atlantique, c'est un rêve de marin, de voileux. Laurent m'a dit qu'il avait besoin de moi, de mon expérience. Le plus compliqué était d'organiser ça par rapport à mon boulot ; c'est finalement bien tombé. Côté famille, ma femme connait ma passion pour la voile, elle est tout à fait compréhensive.

La vie à bord est elle une vie de rêve ?

C'est un rêve que j'ai réalisé. C'est une autre approche de la vie, une autre organisation, un autre confort, une autre façon de vivre. Nous l'avons pratiqué pendant 4 ans avec ma femme, de 1998 à 2002, sur notre « Folie Douce ». C'était un monocoque de 28 pieds que nous avons retapé. Ensuite, en 2000, nous sommes parti en voyage 6 mois avec, en Italie, Grèce, Sicile, Sardaigne... Puis, après notre retour, nous sommes restés dessus à la Rochelle, pendant un an. Nous avions une vie vraiment extérieure, sans douche par exemple. Le côté vraiment agréable, c'est que t'emmènes ta maison partout où tu vas.

Le côté inconfortable, notamment l'humidité et le bruit, nous ont fait arrêter. Le sens marin, c'est un peu comme une mère avec ses enfants, t'es toujours à l'écoute. Le moindre bruit suspect, tu te réveilles. Et puis nous avons passé une année pluvieuse à la Rochelle, ça condensait, ça pourrissait, il fallait sortir le ciré tout le temps. L'atterrissage du voyage a été difficile, on a du se recréer une vie sociale, trouver un boulot. Ca commençait aussi à être à l'étroit sur le bateau. On a hésité entre acheter un bateau plus grand pour habiter dedans et puis on a choisi la maison.

Comment se passent tes quarts de nuit ?

La première semaine, j'ai pas mal lu à la lampe de poche. Enfin, t'es toujours en veille, toutes les 2-3 min tu regardes les écrans, tu regardes autour, tu ne rentres pas vraiment dans le bouquin. Sinon, j'écoute de la musique. Il y a eu ensuite trois nuits où c'était un peu plus musclé. Je me suis pris des grains, le vent qui passe de 15 à 37 nœuds. Là tu manœuvres, tu stresses. Cette deuxième semaine a été plus dure car même quand je n'étais pas de quart j'écoutais le bateau, je n'arrivais pas à dormir correctement. Je suis plus fatigué.

Quels ont été les bons moments ?

Le départ de Mindelo et il y aura sûrement l'arrivée demain : ce sera la première fois où j'arriverai à la Martinique par la mer, à l'endroit où j'ai vécu six ans (trois ans à Tartane où l'on va débarquer). Je vais retrouver ma mère. Il y a eu aussi les moments forts de pêche.

Pendant les quarts, voir les étoiles filantes, c'et super agréable. Enfin, l'anniversaire de Stéphane, c'était un moment agréable.

Et surtout le plaisir de faire avancer le bateau, c'est un bonheur de fond quand on est passionné.

Et les moins bons ?

Etre réveillé à 6h30 par un paquet d'eau de mer parce que j'ai oublié de fermer le hublot, alors que je sais très bien ce que je risque. C'est l'humiliation extrême !

Les moments de tension, mais je préfère m’éclipser car je n'aime pas les conflits.

Quels conseils donnerais tu aux co propriétaires de sea4c pour la suite de leur voyage ?

Discuter franchement, partager plus vos attentes sur les escales. Que Stephane et Laurent prennent le temps de faire ensemble les tâches propres au bateau.