Transat – les repas à bord du sea4c

Depuis le début de ce voyage, il y a deux écoles sur notre bateau : bâbord se pose souvent la question dès le petit matin « qu'est ce que l'on mange aujourd'hui ?» et voit les repas comme un rendez-vous important de la journée ; tribord est plutôt adepte d'une préparation minimale, et d'une prise de repas rapide permettant de se consacrer à ce qui est important sur un bateau quoi. Les premiers sont taxés de vouloir « faire comme à la maison » , les seconds de ne vouloir manger que des pâtes et du pesto.

Autant dire que pendant la transat chacun a pu s'exprimer au moment de la préparation des repas, à tour de rôle. Mais en vérité, avec la participation de nos trois équipiers supplémentaires de cette transat, je peux le dire nous avons souvent mangé du bon et du très bon, pour un voyage en bateau j'entends (car on ne cuisine définitivement pas comme à la maison sur un bateau, à fortiori en navigation). Nous ayant réapprovisionné en gaz au Cap Vert, nous nous sommes même permis, et bien oui, d'utiliser notre four, mais que pour des occasions es-spéciales hein.

Avitaillement

Qui dit cuisine, dit ingrédients, c'est à dire avitaillement. Nous l'avons fait aux Canaries, à Santa Cruz de Ténérife, chez Garrefour qui offrait la livraison au port pour 5€. Sur une note de 1000€, c'était négligeable, et de toute façon ça ne rentrait pas dans notre sac à dos (neuf caddies au total !) : 30 pack d'eau de 9l, 30l de jus de fruit, 40l de lait, des boites de conserves en veux tu en voilà, une quinzaine de paquets de céréales, 10 kg de pâtes, x kg de riz, y kg de sauce tomates, des plats déshydratés, ...du fromage, du jambon, des yaourts, des gâteaux, des petits pots et des compotes, de quoi remplacer le pain (biscottes, wasa, pains suédois, brioches, pains au lait, madeleines..)......

Pffffff, une très longue liste qu'il a bien fallu ranger dans les coffres.

Au cap Vert, nous avons complété en fruits et légumes, pour tenir une petite semaine, et un peu de pain.

Les en-cas

 Une attention particulière a été apportée à l'approvisionnement en en-cas. L'en-cas est en effet un fidèle compagnon de l'équipier qui prend son quart (il y a le gilet de sauvetage, la balise AIS et le paquet de gâteau).

Dans les coffres de notre sea4c, je crois que nous nous sommes attachés à recréer un linéaire entier de biscuits (d'un supermarché de bonne taille, pas du casino de village), de sorte à contenter tous les goûts : des biscuits au chocolat sur une face, les deux ou au milieu..., des biscuits au beurre, au citron, à l'orange, au soja, au sésame.., diététiques, bio...., en forme de rond, de carré ou d'animal préhistorique...., des bonbons haribo, des bonbons à sucer, des plaquettes de chocolat diverses et variées.

Et enfin des fruits secs : amandes, noix, pruneaux, figues, abricots, raisins secs, ananas, mangues...

C'est avec les coffres et un frigo pleins que nous sommes partis du Cap Vert avec une certitude : nous ne mourrions pas de faim !

Préparation des repas

Comme les autres tâches domestiques du bateau, les repas ont fait l'objet d'une répartition entre tous les adultes : à tour de rôle, deux personnes étaient chargées de faire les repas pendant deux jours durant. C'était une carte libre, tant au niveau du menu que du choix de la durée à y consacrer. Mais, même si tout le monde est passé derrière les fourneaux, notre cuisinier en chef, celui qu'on venait consulter juste pour saliver, pour avoir une idée ou un coup de main, c'était Vincent.

Mais quand est ce qu'on mange ?

 Vaste débat ! Déjà en temps normal, il y a les adeptes de manger en même temps que les enfants ou une fois qu'ils sont couchés. Et quand on prend 3 h de décalage horaire entre le début de la transat et la fin, alors on décide de manger à quelle heure aujourd'hui ? Ce fut un sujet de controverse. Pour ma part, j'étais de fait calée sur le rythme des poulettes avec des levers trèèèès matinaux, du genre 5h en heure locale. Mes filles ne se sont pas décalées d'un quart d'heure par jour bien graduellement comme le coucher du soleil, mais par à-coup, et au bout des deux semaines, le compte y était presque.

A table !

Le fond de commerce

Le fond de commerce sur un bateau, c'est bien sûr les pâtes et le riz. Et aussi les tortellinis. La variante c'est la sauce : à la tomate, à la tomate aux champignons, à la tomate aux oignons,.....etc je ne vais dérouler toute la liste vous avez compris.

Les exceptions

ça c'est le gateau d'anniversaire des 44 ans...

-  Il y a eu les deux gâteaux (un crumble aux fruits et un gâteau au chocolat), miaaaaam

 - Le pain perdu salé, une sacré trouvaille de Vincent

 - Et comme nous avons eu un pêche incroyable, dont notamment 3 beaux poissons en une journée (pour un total de 22 kg environ), il a bien fallu écouler du poisson. On a testé :

• les darnes épaisses de poisson poelées ( des tranches de bonite encore crues à l'intérieur. Avec une sauce soja et du riz, c'est royal)

• le poisson en sashimi : la dorade est topissime, le thazard est moins fin.

• le poisson en salade (thazard avec du maïs et des haricots plats)

• les ragouts de poisson (plusieurs variantes avec des pommes de terre, des patates douces ou de l'igname, et de la sauce tomate)

• le gratin de poisson (thazard avec de la courge, de la patate douce et du bleu)

• le pain de poisson (avec des œufs, de la biscotte écrasée et du lait)

C'est simple, nous avons plus mangé de poisson au cours de la transat que pendant les deux mois précédents ! On s'est régalé !..... Mais au bout de quelques jours à manger du poisson toujours et encore, et bien, … d'un coup on ne rêve plus que d'un steak.

Comments

[Julia]

Et alors? il en reste combien de l'avitaillement? vous n'avez pas pu manger tout ça, quand même, non?

[Moi]

J'ai l'impression d'être avec vous et de vivre comme vous (ou peut-être de les revivre) ces moments racontés avec beaucoup d'humour et de délicatesse qui ont rythmé la traversée... Et les écailles commencent à me pousser à l'évocation de tout ce poisson ! Que le séjour en Martinique vous soit reposant, reconstituant tout en restant riche de découvertes. Et quoi, après ?

La tempête vous a épargnés, mais elle souffle à nouveau sur une bonne partie de le France. Veinards que vous êtes !